• Pablo el enterrador: Pablo el enterrador (1994)

    Cette ré-édition de matériel enregistré vers 1979 présente le légendaire groupe argentin avec ses doubles-claviers, guitare/voix/basse et batterie. Influencé par l'ensemble des groupes britanniques de l'époque, le style reste latin et se rapproche ainsi de celui du rock symphonique italien. Basé sur le travail des claviers (pianos et synthés), les compositions restent simples, impliquent des voix (en espagnole) et usent de rythmes conventionnels mais dynamiques. Les performances sont solides mais les arrangements soignés favorisent la cohésion plutôt que les envolées spectaculaires. Malgré un son un peu à plat, cette production reste digne de l'attention que lui portent souvent les amateurs de classiques italiens.


  • Pangée: Hymnemonde (1996)

    Ce groupe de cinq Québécois inclue basse/clarinette/guitare, claviers, guitares violon et batterie/percussions. On y entend une variété d'influences prog et jazz mais le format en favorise l'intégration. De longues pièces ainsi que l'absence d'une structure rigide ouvre aussi la voie à l'improvisation. Ceci n'implique cependant une musique à solos. Le style recherche plutôt l'interaction entre les membres et compte sur une énergie insistante tout en alternant entre les passages doux et d'autres plus énergiques. La guitare (certaines influences Fripp) donne le ton aux pièces mais tous les instruments sont impliqués. Le groupe vient près de réussir un coup de maître mais on a quand même l'impression que la production modeste ne rend pas toujours justice aux compositions ambitieuses. Ce brave effort mérite l'attention qu'il recevra des amateurs exigeants.


  • Pendragon: The Window of Life (1993)

    Vétéran de la "seconde vague", ce groupe produit une musique typique des groupes britanniques comme Marillion ou Pink Floyd. Un rock très mélodique aux thèmes fantaisistes qui offre de succulents solos de guitare. Les compositions et arrangements, assez simples, impliquent de riches textures de claviers, des rythmes modestes mais efficace et cèdent habituellement la vedette à la voix et la guitare de N.Barrett. Les pièces prennent souvent la forme de longues ballades mélancoliques dont le développement entraîne habituellement plus d'un solo de guitare. En fait, ce n'est sans doute que la longue durée des pièces qui font que cette musique reste absente des ondes FM. Une production riche et des mélodies accrochantes en font un agréable mélange de rock populaire et de symphonisme.


  • Philharmonie: Nord (1994)

    Philharmonie est un quatuor français qui propose une musique fortement inspirée des productions récentes de R.Fripp. Le groupe mise sur la superbe complicité des doubles-guitares, stick et batterie. Les pièces consistent en des improvisations sur des séquences mélodiques et rythmiques aux interactions complexes. On y reconnaît la "discipline" d'un Fripp mais aussi une touche mélodique plus sensible et moins mécanique. Les guitares, essentiellement électriques, optent pour une son sobre avec chorus et écho. Une son différent dont la saveur augmente au fil de nombreuses écoutes.


    Philharmonie: Rage (1996)

    Les quatre français sont de retour avec leurs doubles-guitares, stick, batterie et percussions. Toujours fidèles à un format qu'on associe à R.Fripp, le titre annonce cette fois un son plus agressif. Les improvisations sur de superbes interactions mélodiques et rythmiques sont toujours présentes mais les guitares prennent maintenant des sonorités électriques plus rageuses. Le son s'approche d'avantage du King Crimson actuel (version instrumentale) mais garde aussi la sensibilité mélodique qui l'en démarque. Une musique particulière dont l'effet croît avec chaque écoute.


  • Porcupine Tree: Up the Downstairs (1992)

    Cette production britannique s'inscrit dans la lignée des nouveaux groupes aux inspirations psychédéliques. La musique possède une certaine saveur "pop" et crée des ambiances toujours planantes. Les arrangements de claviers établissent un fond moelleux sur lequel s'ajoutent voix et solos de guitare électrique. Les rythmes, un peu simples et mécaniques, restent solides et adéquats. Certaines pièces évoquent le style favorisé par Ozric Tentacles tandis que d'autres sont d'inspiration un peu plus "populaire". Une musique facile d'écoute et très efficace.


  • Project Lo: Dabblings in Darkness (1995)

    Ce projet américain est l'oeuvre d'un duo aux guitares et claviers. Des invités s'ajoutent ensuite aux saxophones, percussions, basse et violon. Cette musique assez légère repose le plus souvent sur un fond de claviers et percussions tandis que les mélodies sont l'affaire de la guitare acoustique, souvent doublée par le saxophone soprano. On y retrouve des éléments de musiques jazz (improvisation) et électroniques (méditation) tandis que les éléments rock sont pratiquement absents. La présence de Percy Jones sur plusieurs pièces introduit des sonorités familières aux amateurs de Brand X.


  • Pulsar: Halloween (1977)

    Ce groupe français est composé de cinq musiciens aux claviers, guitares, flûte/claviers/voix (en anglais), basse et batterie/percussions. Ici, les deux longues pièces offrent des arrangements symphoniques, des développements lents mais progressifs et une douceur plutôt sombre et menaçante. Ce sont les riches textures de claviers qui dominent et la contribution des autres instruments sont épisodiques. L'intensité des performances varie selon les passages mais le ton reste grave et tourmenté. Une production très efficace qui hante d'avantage par ses atmosphères que par l'éclat des performances.


  • Quaterna Réquiem: Velha Gravura (1992)

    Ce groupe brésilien est fondé sur le travail d'une clavieriste de formation classique qui manipule adroitement les claviers analogiques. Le groupe comprend aussi violon, guitares, basse, batterie et des invités aux flûtes et hautbois. Le style tient du rock symphonique et les compositions sont toutes d'influence classique. Des mélodies savoureuses servent de thèmes et sont développées progressivement, à la façon de nombreux groupes italiens. En fait, les mélodies et harmonies dominent une section rythmique assez modeste et un son un peu à plat. Un début qui promet.


    Quaterna Réquiem: Quasimodo (1994)

    Ce projet est celui d'une superbe clavieriste brésilienne dont la technique classique est irréprochable. Elle est accompagnée d'un batteur et des invités sont aussi présents aux basse, guitares, violon, flûte, cromorne et chant (grégorien). Le style, fortement axe sur le travail des claviers (beaucoup d'orgue), est un rock symphonique aux fortes influences classiques. Les thèmes, comme le suggère la présentation, montrent aussi une certaine saveur médiévale. Une musique qui plaira certainement aux amateurs de productions italiennes mais aussi à tous ceux qui s'intéressent au rock symphonique dominé par les claviers.


  • Quella Vecchia Locanda: Quella Vecchia Locanda (1972)

    La ré-édition récente ('95) de ce disque nous montre le groupe italien à ses débuts. La formation comprend six musiciens aux claviers, guitares, voix/flûte, violon, basse et batterie. On y reconnaît les influences classiques/symphoniques et la variété des arrangements qui allaient faire la réputation des groupes italiens. On retrouve des passages savoureux avec voix (en italien) guitare, violon et piano, mais aussi des moments plus intenses où le son devient un peu plus cru. S'adresse d'abord aux mordus de rock italien. (re-édité à partir d'un vinyle - son douteux - pièce 8).


    Quella Vecchia Locanda: Il tempo della gioia (1974)

    Comme plusieurs productions italiennes de l'époque, celle-ci montre une agréable fusion de musique classique, de rock et de jazz. Les arrangements savoureux impliquent habituellement piano, violon, guitare, flûte et voix (en italien), puis prennent parfois un ton plus électrique au rythme des basse et batterie. On y entend aussi clarinette et saxophone. Les performances font certainement preuve de virtuosité et d'émotion mais le son garde une légèreté qui se distance un peu du rock symphonique habituel. C'est d'ailleurs ce qu'on remarque par rapport à leur disque précédent. Les amateurs du style italien des années '70 sauront le classer tout près de leurs disques de PFM.


  • Quidam: Quidam (1996)

    Le groupe polonais comprend six membres aux guitares, voix, claviers, flûte, basse et batterie. Le style est un rock symphonique, mélodique, basé sur des textes (voix féminine, en polonais). Les compositions misent sur le mouvement entre des moments plus délicats mais courts et une augmentation progressive de l'intensité vers des passages instrumentaux prolongés. Le groupe offre ainsi une touche vaguement classique/médiévale (moments doux) mais en revient le plus souvent à un format pop rock simple et très familier. Les rythmes s'intensifient, l'accompagnement symphonique des claviers devient plus lourd et la guitare électrique y va de longues notes mélancoliques. Le son se rapproche alors de celui des groupes britanniques actuels comme Pink Floyd ou Pendragon. Une musique simple, dramatique, efficace et facile d'écoute.


  • Red Jasper: A Winter's Tale (1994)

    Groupe gallois composé de cinq membres aux voix/flûtes, claviers, guitares, basse et batterie. Leur style est commun à une foule d'autres groupes britannique qui produisent un rock symphonique simple basé sur des thèmes fantaisistes. En fait, c'est la forte présence du chanteur (voix grave) ainsi qu'un légère touche folklorique qui donne ici le ton à une musique dont la formule est très familière. Les performances instrumentales sont solides et impliquent les arrangements habituels. Une production de qualité qui intéressera surtout les inconditionnels du style.


  • Ritual: Ritual (1995)

    Ce nouveau groupe suédois est est formé de quatre jeunes musiciens aux guitares, claviers, basse, et batterie. L'instrumentation implique cependant de nombreux instruments traditionnels (mandoline, dulcimere, flûtes, harmonica, accordéon, violon, etc...) et de riches harmonies vocales. Les musiciens sont solides et versatiles mais misent d'avantage sur l'originalité et la variété des arrangements que sur la virtuosité. Les compositions sont basées sur le texte (en anglais) et leur son rock très actuel est agrémenté d'une touche folklorique savoureuse. Une excellente production qui fusionne une variété impressionnante d'influences dans un format facile d'écoute.


  • Saga: Generation 13 (1995)

    Le groupe canadien est de retour avec une production ambitieuse qui se veut un retour au développements plus progressifs des thèmes. La formation à cinq est la même que celle à laquelle on était habitués. Le concept G13, développé en 25 scènes, est inspiré d'un livre traitant de l'angoisse reliée à l'approche du 21e siècle. Musicalement, le son est assez fidèle à celui qu'on a connu sauf pour une production plus lourde, avec de nombreux effets, qui rend encore plus dramatique le traitement du concept. Un retour en force qui plaira à ceux qui les connaissent et qui surprendra les autres.


  • Sagrado coracao da terra: Flecha (1987)

    Groupe brésilien avec à sa tête l'excellent violoniste Marcus Viana (claviers, voix et arrangements) implique aussi claviers, guitares, basse, batterie, flûtes et choeur. Le style est un rock mélodique léger qui mise sur de riches arrangements symphoniques. Les compositions sont habituellement basées sur le texte (en portugais) et montrent des influences classiques au niveau des arrangements de violon et claviers. L'utilisation abondante d'instruments électriques (violon inclus) assure un son rock mais la musique montre souvent une douceur un peu romantique. Pour amateurs de symphonisme doux et léger.


    Sagrado coracao da terra: Farol da liberdade (1991)

    Ce groupe brésilien est le projet de l'excellent violoniste (claviers, voix et arrangements) Marcus Viana. L'ensemble comprend aussi guitares, claviers, basse, batterie, flûtes, voix (en portugais) et choeur. En fait, la participations des divers instruments est bien équilibrée et ce sont les riches arrangements symphoniques qui caractérisent avant tout le son. Le style reste près du rock grâce à un son surtout électrique (violon inclus), des rythmes solides et des compositions simples. Les mélodies et arrangements montrent cependant des influences classiques comme on les trouve souvent chez les groupes italiens.


  • SBB: Memento z banalnym tryptykiem (197?)

    Datant probablement de la fin '70, cette production du prolifique groupe polonais comprend ici quatre membres aux doubles-guitares, claviers (basse, voix ) et batterie. Le style est celui d'un rock assez conventionnel mais reste difficile à décrire à cause d'éléments d'inspirations diverses. Le travail aux claviers (synthés, orgue, piano) est typique du rock symphonique de l'époque tandis que celui aux guitares (acoustique ou électrique) est souvent rock (teinté de blues), tantôt plus classique. Les rythmes sont dynamiques et prennent à l'occasion une tournure de fusion jazz-rock légère. Enfin, une excellente voix (en polonais) est à peine utilisée lors des passages plus délicats à saveur parfois italienne. Rien d'exceptionnel, mais les arrangements et les performances solides devraient se mériter l'attention des adeptes du rock des années '70.


  • Secret Cinema: Dreamin' of my Past (1994)

    Beppe Crovella (vétéran clavieriste italien) s'entoure ici de quatre surprenants jeunes musiciens aux basse, batterie, guitare, flûte et voix. La musique met en vedette ses compositions et performances qui assurent l'abondance de riches sons de claviers dans le cadre de pièces à très long développement. Ce contexte favorise ainsi une implication variante des membres du groupe. Par exemple, les voix et flûtes (occasionnelles) côtoient surtout mellotron et piano tandis que les rythmes s'animent habituellement avec l'ajout d'orgue et de synthétiseurs. Une riche production de rock symphonique qui, comme l'indique le titre, ne manquera pas d'évoquer les classiques du genre.


  • Sinkadus: Aurum Nostrum (1997)

    Le groupe suédois est formé de six membres aux claviers, guitares, flûte/voix, violoncelle (discret), basse/voix/guitare et batterie. Leur style est un rock symphonique dont le son nous ramène directement au début des années '70. On note ainsi l'usage soutenu d'orgue et de mellotron (pas de synthé) ainsi que des arrangements qui nous gardent en constante transition entre l'acoustique et l'électrique. Les textes (en suédois) sont courts, parsemés et laissent plutôt place à de longs développements instrumentaux. Il ne s'agit cependant pas de fougueuses démonstrations de virtuosité. Le groupe mise plutôt sur une harmonie grouillante autour de mélodies auxquelles la flûte donne souvent le ton. Des performances solides et une production "retro" capturent enfin l'essence du son des groupes de l'époque (Genesis, Yes).


  • Sithonia: Spettacolo Annullato (1992)

    Ce groupe montre la formation italienne habituelle avec doubles-claviers, guitare, basse, batterie et une voix excellente. Le style est aussi typique avec une variété d'arrangements (délicats et plus lourds) souvent inspirés par la musique classique. Les voix (en italien), guitare et claviers se partagent la progression des mélodies à travers une foule d'épisodes dont le rythme est aussi varié. Le son alterne donc facilement entre des ambiances baroques, jazzées ou plus rock mais s'en tient le plus souvent à une instrumentation électrique. Une musique fraîche dont les influences incluent certainement celles des groupes italiens des années '70.


    Sithonia: Confine (1995)

    Les cinq italiens sont de retour aux voix, doubles-claviers, guitares, basse et batterie. Le groupe présente un rock symphonique dont les pièces impliquent un part importante de texte (en italien). Leur musique mise toujours sur des arrangements riches et variés mais le groupe revient souvent à un son rock où la guitare électrique et les claviers occupent une place importante. Des pièces dont la composition et les mélodies restent italiennes mais dont le son semble vouloir se faire plus électrique, plus accessible au amateurs de rock britannique et américain.


  • Somnambulist: Somnambulist (1996)

    Les quatre américains se partagent guitare/voix, claviers, basse et batterie. Ils proposent une musique basée sur une variété de lourdes "riffs" rendues avec grande intensité. La puissante section rythmique est en évidence et représente donc un élément très important au son du groupe. Son travail incessant n'est pas sans évoquer Anekdoten ou Rush. La guitare y va aussi d'envolées furieuses et le travail des clavier consiste en des textures de mellotron, des attaques d'orgue Hammond et un peu de piano et synthétiseur. Le travail épisodique des voix ne parvient pas à se distinguer parmi toute cette activité. Le résultat est un rock sombre mais énergique et explosif dont les claviers assurent une touche dramatique de symphonisme.


  • Spirosfera: Umanamnesi (1996)

    Ce groupe italien implique quatre membres aux voix, guitare, basse et batterie. Malgré la mention de contributions diverses aux claviers et saxophone, leur utilisation reste discrète et le groupe s'en tient le plus souvent au format rock conventionnel. Les textes (en italien) sont chantés avec beaucoup d'énergie et de conviction, d'une façon qui évoque les voix de Area et Deus Ex Machina. Le style, avec ses "riffs" de guitare électrique, se présente d'abord comme un rock assez lourd mais "flirt" ensuite avec des rythmes et des arrangements qui suggèrent des influences plus jazzées et symphoniques. Une production simple, de qualité, des performances agressives et une touche plus subtile en font une musique dont l'appréciation est susceptible de croître au fil des écoutes.


  • Spock's Beard: The Official Live Bootleg (1996)

    Le groupe américain offre un rock mélodique dont le son évoquent plusieurs groupes britanniques des années '70. Les compositions sont celle du chanteur (claviers et guitare) mais les performances sont celles d'un groupe qui comprend aussi claviers (mellotron, Hammond, synthé), guitare, basse (Rickenbacker), batterie et voix (harmonie). Les thèmes sont développés en de longues pièces auxquelles les textes donnent habituellement le ton mais dont les arrangements impliquent toujours l'ensemble du groupe. On préfère ainsi un son rock, électrique, propulsé par des rythmes précis et très dynamiques tandis que les claviers ajoutent une touche de symphonisme. Le groupe alterne toutefois les passages vocaux et instrumentaux dont l'intensité varie mais dont l'énergie explosive générée par des performances expertes reste présente. Enregistré "live" au Progfest '95, cette excellente production contient toutes les pièces de The Light et une de Beware of Darkness.


  • Stolt, Roine & Flower Kings: Flower King ('94) / Welcome Back to the World...('95) / Retropolis ('96) / Stardust We Are ('97)

    Les quatre titres font ici l'objet d'une même description puisqu'ils constituent un tout consistant en ce qui concerne les compositions, arrangements, productions et performances. Le projet est en fait celui de R.Stolt, un vétéran de la scène suédoise aux talents multiples: producteur, ingénieur, compositeur, bassiste, clavieriste, chanteur mais surtout un guitariste rock accompli. Il est entouré d'excellents musiciens aux voix (en anglais), claviers, basse, batterie, percussions et saxophone (occasionnel). L'ensemble prend la forme définitive d'un groupe dès 1995. Les compositions, de genre rock symphonique très mélodique, sont d'une simplicité trompeuse qui cache des performances expertes et des arrangements riches et méticuleux. La première écoute fait souvent l'impression d'un collage de références directes aux célèbres groupes britanniques des années '70. Une oreille plus attentive saura apprécier un style authentique développé avec soin.

    Les quatre titres offrent donc d'excellentes occasions de découvrir le groupe. Le premier ('94) montrent un personnel plus réduit, un peu plus de guitare, mais essentiellement le même format. Le second ('95) lui est très semblable. Le troisième, Retropolis, est souvent mentionné comme la meilleur introduction au groupe. Le dernier ('97) est un disque double. Les idées y sont peut-être distribuées plus économiquement, on introduit de courts interludes, mais le style restent le même. Quatre superbes productions qui offrent les meilleurs éléments de l'accessibilité et de la performance technique.


  • Strunz & Farah: Mosaioco ('82), Frontera ('84), Guitarras ('85), Misterio ('89), Primal Magic ('90), America ('92), Heat of the Sun ('94), Live ('97)

    Jorge Strunz (Costa Rica) et Ardeshir Farah (Iran) compose un duo de guitaristes basé en Californie. Ils utilisent la guitare acoustique avec passion, élégance et fougue, dans un style qui évoque certainement le trio DeLucia, DiMeola & McLaughlin. Leur musique offre des jeux de guitares toujours complexes, bases sur thèmes inspirés de cultures sud-américaines et méditerranéennes. Les pièces impliquent donc une part d'improvisations qui peuvent atteindre des vitesses électrisantes. Des musiciens additionnels contribuent aussi à toutes ces productions. De la basse, ainsi qu'une grande variété de percussions sont habituellement présentes tandis que l'utilisation de batterie augmente avec les années. On entend aussi d'occasionnels violon, flûte, et voix sur la majorité de ces productions de grande qualité. Le travail du duo reste assez consistant au fil des ans mais certaines nuances sont perceptibles. Misterio est une production Audioquest qui présente une ambiance plus intime qu'on décrit comme musique nocturne. C'est aussi la période après laquelle la batterie est utilisée d'avantage. Son rôle subtile donne une pulsation plus régulière aux rythmes et semble plus prononcé sur Americas. Le titre "Live" contient des pièces des trois disques précédents. Bien qu'on retrouve souvent cette musique dans les sections de musique Nouvel Âge, elle mérite l'attention de ceux qui apprécient les projets acoustiques des guitaristes de fusion jazz-rock.


  • Syndone: Inca (1993)

    Cette autre production italienne signée B.Crovella met en vedette doubles-claviers, basse et batterie. Le contexte est essentiellement celui du "power trio" à la ELP, mais ce sont plutôt deux clavieristes qui s'échangent les envolées. Les compositions montrent de fortes influences classiques, des arrangements symphoniques, mais la performance reste rock et parfois assez lourde. On retrouve ici de nombreux solos d'orgue et de synthétiseurs sur des rythmes intenses mais les passages plus légers avec voix (en italien) sont aussi présents. Une musique pour amateurs de claviers avec un son des années '70.


  • Tale Cue: Voices Beyond my Curtain (1991)

    Les cinq italiens forment le groupe habituel aux voix (en anglais), guitares, claviers, basse et batterie. Le résultat est un rock mélodique qui alterne entre des passages doux et d'autres plus rock où les rythmes et la guitare électrique s'animent. Les compositions, assez simples, mettent à profit la voix expressive et dramatique de la chanteuse. Celle-ci partage le rôle mélodique avec le guitariste tandis que les clavier assurent une texture symphonique. Des rythmes modestes mais solides appuient le tout. Un son qui varie entre celui de groupes comme Pendragon et celui de groupes proposant un rock plus agressif.


  • Tempest: Turn of the Wheel (1996)

    Ce groupe américain produit un rock aux fortes inspirations folkloriques. En effet, les thèmes traditionnels celtes et scandinaves inspirent l'ensemble des pièces qui prennent souvent des airs de "reel". Basées sur le texte, les pièces montrent des arrangements rocks de guitares, basse, batterie et claviers (peu) mais c'est le travail mélodique des voix, mandolines, flûtes, violon et harmonica qui lui assure une saveur particulière. Une excellente production dont le son rappel des groupes comme Jethro Tull ou Garolou avec leurs interprétations rock de musiques traditionnelles.


    Tempest: The Gravel Walk (1997)

    Comme lors du disque précédent, le groupe américain propose des arrangements rocks de thèmes traditionnels celtiques. La présence soutenue du violon (acoustique ou électrique) s'ajoute maintenant aux voix/mandolines/flûtes, guitares, basse, batterie et claviers (peu). Les arrangements sont aussi très semblables sauf que les guitares sont légèrement plus discrètes ou acoustiques afin de bien intégrer au son celui du violon. On entend souvent ce dernier à l'unisson avec les guitares mais il échange aussi les phrases en solo. Cette excellente production possède toutes les qualités de la précédente tout en y intégrant complètement le travail aux violons.


  • Townscream: Nagyvárosi Ikonok (1997)

    Le groupe hongrois est celui de l'ex-claviériste d'After Crying. Seul compositeur et chanteur, il est accompagné par trois musiciens aux basses, violoncelle/synthétiseur et batterie en plus d'invités discrets aux flûte, trompette et trombone. Un collaborateur se charge de l'écriture des nombreux textes (en hongrois). On retrouve ici une variété impressionnante de riches arrangements assurant le plus souvent un son orchestral classique à la musique. Bien que l'ensemble des performances témoigne de formations académiques, le travail au clavier est particulièrement remarquable. Le piano assure souvent un base solide aux compositions tandis que les synthétiseurs s'ajoutent à la façon de musiciens additionnels. Le ton varie enfin progressivement entre des moments clames, mélancoliques ou religieux et d'autres plus rock, jazzés ou symphoniques. Une superbe production en continuité avec le travail amorcé au sein d'After Crying.


  • Trespass: In Haze Of Time (2002)

    Basé à Jerusalem, le trio repose sur le travail du claviériste de formation académique, chanteur, compositeur et producteur du groupe. Ses collègues aux basse et batterie sont précis, énergiques et dynamiques bien que leur son reste plutôt léger et jazzé. En raison de l'alignement, du travail remarquable à l'orgue (pinao et synthé aussi) et de la production modeste mais attentive, leur musique ressemble à bon nombre d'enregistrements rocks à claviers des années 70. De plus, des voix occasionnelles (en anglais) et des épisodes impliquant flûte ou guitares suggèrent parfois le son d'un groupe plus conventionnel. En fait, même si on est souvent porté à croire qu'on écoute un vieux classique perdu, cette première, relativement courte, production implique aussi des sonorités et des idées plus modernes.


  • A Triggering Myth: Twice Bitten (1993)

    ATM est un duo américain qui se partage surtout les claviers mais aussi les guitares, percussions, flûte et trompette. Des invités contribuent aussi aux basses, batterie, guitares, claviers et percussions. Les compositions sont d'un style imprévisible qui mélange habilement symphonisme, jazz et rock. L'ensemble des pièces repose habituellement sur le travail des claviers (excellent piano) mais les arrangements intègrent de façon fort pertinente la contribution des autres instruments. Une musique moderne et peu conventionnelle dont les influences ne se limitent pas à un seul style.


    A Triggering Myth: Between Cages (1995)

    Les deux américains sont de retour avec leur curieuse fusion de jazz, rock et musique classique. Les claviers (excellent piano) restent la base essentielle des compositions mais le duo utilise aussi une variété d'autres instruments et sont accompagnés par batteur et percussionniste. Le style reste moderne, expérimental et donc, assez imprévisible. Les arrangements symphonique de claviers accompagnent souvent les thèmes dont les développements progressifs amènent aussi des improvisations (claviers ou guitare) aux rythmes plus jazzés. Une production riche dont la musique s'éloigne souvent des formules rock habituelles.


  • Twin Age: Month of the Year (1996)

    Ce nouveau groupe suédois montre la formation habituelle à cinq. Les pièces sont basées sur les textes (en anglais) mais impliquent toutes un traitement instrumental important. Le style est un rock mélodique/symphonique qui évoque celui de la fin des années '70. Les arrangements de guitares (arpèges) et claviers (symphonisme) rappellent Genesis ('76 à '78) par leur somptuosité et leur délicatesse. Les rythmes précis et énergiques ainsi que le développement instrumental des thèmes sous forme de solos (guitare ou clavier) appartient aussi à la même école. Une production de grande qualité qui reste cependant en territoire connu.


  • Vervloesem, Pierre: Fiasco (1996)

    La formation belge qui opère sous la gouverne du guitariste/bassiste implique un second guitariste ainsi qu'un batteur. L'utilisation occasionnelle des voix (en anglais), trompette ou claviers reste discrète et ajoute peu à l'ensemble. Le style s'inspire librement de rock et de jazz pour créer une musique assez lourde de rythmes et de guitare distorsionnée. La rythmique parfois "funky" s'inspire habituellement du jazz tandis que le travail aux guitares évoque souvent le King Crimson contemporain. On y reconnaît certaines tonalités et techniques influencées par R.Fripp. Les pièces sont souvent basées sur des rythmes ou "riffs"et impliquent une part d'improvisation qui frôle parfois la dissonance. Fiasco ou réussite ? Seuls les plus aventureux pourront en juger.


  • Via Lumini: What Have We Done About Us ? (1995)

    Cette collaboration brésilienne implique d'abord le groupe de cinq musiciens aux claviers (analogiques), guitares, flûte, basse et batterie. Leurs compositions sont toutefois basées sur des textes livres en anglais (accent étranger) par le producteur J.Kurk (Terreno Baldio) aux voix. Le style est un riche mélange d'influences qui évoquent une grande variété de groupes des années '70. La musique alternent progressivement entre des passages plus doux, parfois acoustiques et d'autres plus mouvementés auxquels l'orgue et la flûte donnent un ton particulier. Les mélodies et harmonies sont également partagées tandis que des rythmes dynamiques s'ajustent au tempo. Une production riche ne parvient finalement pas à trahir un rock symphonique dont les arrangements et même la technique est inspirée des pionniers du style.


  • Volare: The Uncertainty Principle (1997)

    Le premier titre du groupe américain permet la découverte de quatre excellents musiciens aux claviers (surtout analogiques), guitares, basse (sax soprano occasionnel) et batterie. A première écoute, leur style révèle une variété d'influences jazz-rock des années 70. Il s'agit en effet de pièces instrumentales aux rythmes jazzés dont les tonalités des piano électrique (Fender Rhodes) et synthétiseur (Moog) font certainement rétro. Les performances sont énergiques, dynamiques et d'une flexibilité qui permet l'alternance facile entre un ton délicat (parfois acoustique) et un ton plus furieux, définitivement plus rock (orgue et guitare distorsionnée). Les envolées spectaculaires sont toutefois restreintes par des arrangements habilement fignolés pour mettre en valeur la cohésion du groupe. Une production riche dont l'appréciation croît avec le nombre d'écoutes et l'intensité du volume.


  • Vulgar Unicorn: Under the Umberella (1994)

    Cette production britannique propose un trio claviers/basse, guitares et batterie. Le style est celui d'un rock mélodique assez commun auquel l'accompagnement symphonique des claviers et le jeux des guitares ajoutent une saveur typique des groupes britanniques actuels. Les longues pièces impliquent des textes (chanteur invité) mais aussi des passages instrumentaux. La composition reste toutefois simple et ce sont les arrangements habituels qui dominent; sauf lors de brefs passages impliquant guitare acoustique, trompette ou saxophone. Les rythmes sont enfin assez variés mais manquent parfois de dynamisme. Une production de qualité et un style conventionnel qui garde l'auditeur en territoire connu.


  • White Willow: Ignis Fatuus (1995)

    Cet ensemble norvégien présente un mélange de musiques folklorique, classique et rock tout a fait séduisant. L'instrumentation dépasse le cadre rock habituel pour inclure guitare classique, flûtes, clairons, violon, violoncelle, sitar ainsi que des voix féminines sublimes (en anglais) de formation classique. L'utilisation soutenue d'instruments acoustiques donne une douceur certaine au son qui se fait donc un peu avare d'éléments rock. Les résultat est une musique mélancolique inspirée de folklore médiéval dont le traitement parfois plus électrique et symphonique n'est pas sans évoquer The Court of the Crimson King.


  • White Willow: Ex Tenebris (1998)

    Le projet norvégien montre ici une formation à cinq qui comprend voix (féminine), guitares, claviers, basse et batterie. Des invités prêtent voix et flûte sur quelques pièces. Le style demeure un mélange de folk et de rock symphonique mais les arrangement restent ici plus simples, tant au plan instrumental que vocal. Le son implique beaucoup de guitare (souvent acoustique) et de claviers analogiques (mellotron, orgue, synthé) tandis que la section rythmique reste plut“t lente et discrète. Les passages vocaux (en anglais) et instrumentaux alternent de façon équilibrée et sont composés par le guitariste. Une production simple mais de qualité assure aussi un son rétro ( 70), presque "live". Malgré un déploiement moins impressionnant de ressources, l'esprit qui anime les compositions reste enfin fidèle à celui du disque précédent.


    The Wishing Tree: Carnival of Souls (1996)

    Cette production britannique est une collection de pièces qui mettent en vedette la voix délicate, presque juvénile de Hannah Stobart. La musique est l'oeuvre de S.Rothery (Marillion) aux guitares/claviers accompagné aux basse (P.Trewaves) et batterie. Le style, la chanson à texte, est semblable à celui de nombreuses interprètes "pop" actuelles. D'un ton souvent doux et rêveur, les textes reposent sur de riches arrangements de guitares acoustiques et/ou électrique. On y retrouve des pièces acoustiques au son plus "folk" puis d'autres impliquant une rythmique légère mais dynamique. Une productions de haute qualité, des performances expertes mais un style commun, sans intérêt spécifique pour l'amateur de rock symphonique.


  • Zorn Trio: Plays Mats Johansson (1996)

    Le trio (piano, violon, violoncelle) collabore avec le leader d'Isildurs Bane depuis 1991. Ils interprètent ici les arrangements pour musique de chambre des compositions de Johansson. On a d'abord droit à une nouvelle pièce en huit courts tableaux. On présente ensuite la version originale (pour trio) de Voyage: A Trip to Elsewhere. Elle se composait alors des quatre plus longues pièces du disque d'Isildurs Bane. Ceux pour qui ce titre est familier reconnaîtront avec quelle facilité les thèmes se prêtent au format intime proposé ici. Autrement, cette production s'adresse avant tout à ceux qui apprécient la musique classique d'inspiration romantique. Des performances académiques qui mettent en valeur la profondeur des composition.